RDC : défilé militaire du M23 à Goma, tensions avant les accords de paix avec le Rwanda

Le M23
Des rebelles du M23

Les rebelles du M23 ont organisé dimanche un défilé de 7000 nouvelles recrues à Goma, suscitant l’inquiétude des populations et de la communauté internationale. Cette démonstration de force intervient alors qu’un accord de paix entre la RDC et le Rwanda, médié par le Qatar et les États-Unis, devrait être signé dans les prochaines semaines.

Ce dimanche, le groupe rebelle M23, qui contrôle une grande partie de l’est de la République démocratique du Congo, a organisé un impressionnant défilé militaire à Goma. Près de 7000 nouvelles recrues ont défilé dans le centre de cette ville stratégique du Nord-Kivu, dans une démonstration de force qui a semé l’inquiétude.

Selon les déclarations du M23, ces recrues seraient composées de soldats des Forces armées de la RDC (FARDC) qui se sont rendus lors de l’intensification des combats cette année, ainsi que de miliciens locaux ayant rejoint leurs rangs. Cette parade militaire survient à un moment particulièrement sensible pour la région.

Un timing préoccupant pour le processus de paix

Cette démonstration intervient alors qu’un processus de paix était en cours. Grâce à la médiation du Qatar entre la RDC et le Rwanda, des négociations avancées devaient aboutir à la signature d’un accord de paix dans les prochaines semaines aux États-Unis.

Cet accord prévoyait notamment le retrait du soutien rwandais au M23 et la rétrocession des territoires occupés aux autorités congolaises. Le processus, qui avait considérablement apaisé le conflit ces dernieres semaines , suscite désormais des interrogations face à cette possible escalade militaire.

Les organisations de défense des droits humains expriment également leurs préoccupations. « Nous sommes toujours préoccupés par les recrutements forcés que nous avons constatés depuis la prise de contrôle du M23 dans le Nord-Kivu et le Sud-Kivu« , a déclaré Christian Rumu, chargé de campagne à Amnesty International. Il fait référence aux conclusions du récent rapport de la mission d’enquête du Conseil des droits de l’homme des Nations Unies, publié en septembre.

Les groupes de défense des droits humains s’inquiètent particulièrement de l’âge de certains combattants et de leur enrôlement supposé volontaire. Ces craintes s’appuient sur des témoignages documentés de recrutements forcés dans les territoires contrôlés par le M23.

L’avenir du processus de paix en question

Ce regain de tensions survient dans un contexte humanitaire déjà dramatique. Le conflit dans l’est de la RDC a causé au plusieurs milliers de morts et provoqué le déplacement de millions de personnes, créant l’une des crises humanitaires les plus graves au monde.

Un récent rapport des Nations Unies a révélé des « atrocités horribles » commises au cours de l’année écoulée par les forces armées congolaises et les rebelles du M23. Parmi ces crimes figurent des viols collectifs, de l’esclavage sexuel, de la torture et des meurtres de civils, selon le Bureau des droits de l’homme des Nations Unies.

Alors que les populations civiles de l’est du Congo espéraient une issue rapide au conflit grâce aux négociations internationales, ce défilé militaire jette une ombre sur l’avenir des accords de paix. La communauté internationale observe désormais attentivement les prochains développements, craignant que cette escalade ne compromette des mois d’efforts diplomatiques.

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