Tchad: Le pays se rapproche d'un mandat présidentiel de sept ans

Au Tchad, les députés ont voté en faveur d’un projet de révision constitutionnelle qui allongerait de cinq à sept ans le mandat du président.

Au Tchad, le rapport sur un projet de modification constitutionnelle, qui allonge de cinq à sept ans le mandat du président de la République, a été adopté ce lundi (15.09). Le texte prévoit aussi une augmentation du mandat des élus nationaux.

Ce projet de modification constitutionnelle, qui visait initialement seulement l’article 77, interdisant au président de la République de diriger une formation politique, touche désormais plusieurs autres articles.


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Le projet actuel propose donc d’étendre le mandat présidentiel de cinq à sept ans, renouvelable une seule fois, et de faire passer le mandat des députés de cinq à six ans. Il inclut aussi la création d’un poste de vice-premier ministre.

François Djekombé, président du parti Union sacrée pour la République (USPR), un allié du pouvoir, qualifie cette modification de logique.

Il assure être « parfaitement d’accord avec la procédure que nous avons engagée pour harmoniser les dispositions de la Constitution. Il y a des petites corrections à faire à gauche et à droite. C’est pour cette raison que cette modification de la Constitution est importante. Et je fais partie des 150 députés qui ont signé en faveur de cette modification ».

Boycott d’une partie de l’opposition

Mécontents, les députés membres du groupe parlementaire du parti Rassemblement national des démocrates tchadiens (RNDT-Le Réveil), dirigé par le chef de l’opposition Albert Pahimi Padacké, ont quitté l’hémicycle.

Ngaradina Robakoua, le président de ce groupe parlementaire, estime que « morsqu’il était question de modifier cette Constitution, nous avons dit que ce n’était pas opportun. Ce n’est pas ce que les Tchadiens attendent en ce moment. Il y a bien d’autres priorités sur lesquelles nous devrions nous atteler. Mais on préfère amuser la galerie avec un projet de modification constitutionnelle. Voilà pourquoi nous avons trouvé cela vraiment inopportun et avons quitté la salle ».

Les implication pour la démocratie au Tchad

Pour le politologue Evariste Ngarlem Toldé, cette situation annonce la mort de la démocratie au Tchad.

Il assure que « cela ne se justifie pas, il n’y a pas de nécessité. Tout cela montre que nous ne sommes plus en démocratie, alors qu’aujourd’hui, nous célébrons même la Journée mondiale de la démocratie. Avec cette modification de la Constitution, c’est la mort de la démocratie dans notre pays. Comment comprendre qu’à peine élu, il y a juste un an et quatre mois, la Constitution est en train d’être charcutée ? Il n’y a pas de nécessité. Il semble que ce soit la volonté de faire du Tchad un patrimoine pour certains, d’exclure certains Tchadiens du cercle du pouvoir et de veiller à ce que le pouvoir reste entre les mains d’une seule et même personne ».

Bien que critiqué, ce projet devrait être adopté, dans un deuxième temps, sans difficultés par les députés, étant donné que l’Assemblée nationale est largement en faveur du parti au pouvoir.

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