Madagascar: Élections sénatoriales – Les partis politiques se font désirer

Les élections sénatoriales approchent, mais les partis politiques restent silencieux sur leurs intentions. Entre stratégies discrètes et hésitations, la compétition tarde à se dessiner.
La date des élections sénatoriales est désormais connue, mais l’effervescence politique attendue autour de ce scrutin peine à se faire sentir. Les partis politiques, qu’ils soient au pouvoir ou dans l’opposition, adoptent pour l’instant une posture de réserve. Les états-majors préfèrent garder le silence, laissant planer le mystère sur les profils de leurs futurs candidats.
Du côté de la majorité, la plateforme Isika Rehetra Miaraka amin’i Andry Rajoelina (Irmar) veut jouer la carte de l’unité. Une concertation entre les partis qui composent cette coalition présidentielle doit trancher sur les noms à présenter. Le parti Freedom, membre de l’Irmar, a d’ores et déjà confirmé qu’il ne mènera pas sa propre liste. « Nous respectons la consigne de la plateforme mère. Il n’y aura pas de candidat du parti Freedom, mais uniquement des candidats au nom de l’Irmar », a affirmé vendredi la sénatrice Lalatiana Rakotondrazafy, responsable du parti. Ce choix illustre la volonté de la coalition de présenter un front commun et d’éviter toute dispersion des voix.
Divergence dans l’opposition
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En revanche, dans l’opposition, les positions divergent et le doute demeure. Le Hery Vaovao ho an’i Madagasikara (HVM) a annoncé clairement son intention de boycotter le scrutin, dénonçant un processus qu’il juge verrouillé par la majorité. Mais pour d’autres, la décision n’est pas encore prise. Le député de Toliara II, Siteny Randrianasoloniaiko, a révélé vendredi dans une émission en ligne que la plateforme Firaisankina, qui rassemble notamment le Tiako i Madagasikara (TIM) et le mouvement Pro-Siteny, est toujours en phase de réflexion.
« Des réunions sont en cours pour déterminer si nous allons présenter des candidats ou non », a-t-il expliqué.
Un dilemme se pose : la Firaisankina ne dispose que d’une trentaine de maires, un nombre trop limité pour espérer faire élire des sénateurs dans un système où les grands électeurs, les maires et les conseillers municipaux, déterminent l’issue du scrutin, à moins d’élargir sa base par des alliances. C’est pourquoi les regards se tournent vers le parti Fivoi, qui avait obtenu cinquante-deux maires lors des dernières communales. Une éventuelle entente entre les deux formations pourrait changer la donne et offrir à l’opposition une chance de faire partie du Sénat.