Afrique: IATF 2025 à Alger – Le continent se découvre et commerce avec elle-même

Le 5 septembre 2025, sous un soleil doux, l’esplanade du Palais des Expositions de la SAFEX (Société algérienne des foires et expositions) bourdonnait d’animation. Badges autour du cou, les délégations venues des quatre coins du continent convergeaient vers la 4e Foire commerciale intra-africaine (IATF), organisée du 4 au 10 septembre 2025, à Alger.

Pour ma part, c’était la deuxième participation, après celle du Caire deux ans plus tôt. Mais ici, à Alger, l’ambiance avait une saveur unique. La foire n’était pas qu’économique, elle respirait aussi culture, innovation et rencontres.

Une vitrine ivoirienne rayonnante

Au coeur de l’événement, la Côte d’Ivoire a marqué sa présence à travers l’Agence Côte d’Ivoire Export. Le 9 septembre 2025, l’agence a tenu « Côte d’Ivoire Trade Opportunities », une vitrine dédiée au dynamisme économique du pays. Son directeur général, Dr Kaladji Fadiga, a rappelé le rôle central de la Côte d’Ivoire dans l’UEMOA. La Côte d’Ivoire, a-t-il rappelé, c’est 40 % du PIB et 42 % des exportations. « Notre pays est un pont entre l’Afrique de l’Ouest et le monde », a-t-il affirmé, invitant les investisseurs à miser sur le label « Made in Côte d’Ivoire ».


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L’ambassadeur de Côte d’Ivoire en Algérie, Alphonse Voho Sahi, pour sa part, a insisté sur la réforme du système éducatif, axé sur l’innovation et la formation professionnelle, avant de souligner les potentialités commerciales. Et ce, à travers le cacao, le café, le caoutchouc, le cajou. Au cours de cette foire, la Côte d’Ivoire a signé un nouvel accord de 100 millions d’euros dans l’électricité.

Une Afrique en miniature

Les pavillons se succédaient comme autant de portes ouvertes sur les nations africaines. On peut citer pêle-mêle start-up nigérianes, défilés sénégalais, innovations camerounaises. Partout, les mêmes échanges intenses. « Ici, je rencontre en une semaine des partenaires qu’il m’aurait fallu des années à approcher », confiait une entrepreneure ivoirienne. Un autre avec qui nous avons échangé dans l’avion de retour à Abidjan s’est dit satisfait des relations d’affaire qu’il a signé avec des entrepreneurs algériens.

En dehors des halls, j’ai découvert un Alger vibrant, fier d’accueillir l’Afrique entière. Les organisateurs avaient prévu des navettes pour les délégations, et chaque soir, la ville s’illuminait de mille lumières. Un soir, j’ai partagé un dîner avec d’autres journalistes et participants autour d’un couscous parfumé et d’un thé à la menthe brûlant. Les conversations, allant des infrastructures à la culture, reflétaient l’esprit de l’IATF : diversité et unité.

Temps forts et émotions

Les discours de haut niveau ont donné le ton, à commencer par celui du président sortant d’Afreximbank, Benedict Oramah, qui a rappelé : « Tant que nous n’échangerons pas entre nous, l’Afrique restera dépendante. » La signature d’accords, comme celui entre Afreximbank et le MDGIF du Nigeria, a renforcé le sentiment d’un tournant.

La culture n’a pas été en reste. Une soirée, je me suis laissé emporter par la projection des films lauréats du Prix CANEX Shorts. Dans une salle attentive, le documentaire « Jeunes Coeurs » a ému plus d’un spectateur. Ce moment m’a rappelé que l’intégration africaine ne passe pas seulement par les chiffres et les contrats, mais aussi par la puissance de la narration et des émotions partagées.

Entre défis et espoirs

Si l’énergie était palpable, les obstacles restaient présents. « Comment parler d’intégration quand nos camions restent bloqués aux frontières ? », dénonçait un entrepreneur kényan. Plusieurs exposants africains partageaient ce constat, appelant à réduire les lourdeurs administratives et à renforcer les infrastructures.

Au moment de la clôture, le 10 septembre 2025, les délégations échangeaient cartes de visite et sourires malgré la fatigue. Autour de moi, les délégations prenaient leurs dernières photos, échangeaient encore des cartes de visite, riaient aux éclats malgré la fatigue. Dans ces regards, j’ai lu une conviction : l’Afrique est en marche.

La 4e édition de l’IATF 2025 aura été plus qu’une foire. J’y ai vu un laboratoire vivant de l’intégration économique et culturelle. Pendant une semaine, Alger a accueilli une Afrique qui croit en son avenir et veut tracer son propre chemin.

Les milliards annoncés impressionnaient, mais c’est surtout la conviction d’une Afrique consciente de sa force collective qui dominait. Pendant une semaine, Alger a incarné une Afrique décidée à tracer sa propre voie. Prochain rendez-vous : le Nigeria, en 2027 avec une attente claire. Transformer l’élan d’Alger en résultats concrets.

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