Afrique du Sud: il faut «obtenir justice», dit le fils de Steve Biko, 48 ans après la mort de son père

En Afrique du Sud, c’est une enquête tardive, 48 ans, jour pour jour, après les faits ! Elle porte sur la mort de Steve Biko, militant torturé et tué, en 1977, par la police de l’apartheid. Malgré des aveux lors de la Commission vérité et réconciliation, il n’y avait jamais vraiment eu de poursuites ou d’enquêtes sérieuses. Mais après presque 50 ans de combat de sa famille, l’audience préliminaire qui donne le coup d’envoi de cette réouverture a eu lieu, vendredi 12 septembre. RFI a pu joindre le fils de l’activiste. 

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Avec notre correspondant à Johannesburg, Valentin Hugues

C’est donc 48 ans après sa mort, que le nom « Steve Biko » est finalement inscrit à l’ordre du jour d’un tribunal et qu’un procès aura bien lieu.

Nkosinathi Biko, fils aîné de l’activiste tué en 1977, était au tribunal, vendredi matin : « Le parquet a officiellement déclaré qu’il était prêt à entamer les procédures. Notre famille et l’équipe juridique aussi. Nous avons précisé les détails de notre plaidoirie, expliquant par exemple que des preuves seront présentées. Nous attendons avec impatience que cette affaire soit maintenant traitée par la Cour. »

Deux accusés encore vivants

Le procès doit débuter, d’ici deux mois, délai nécessaire pour que toutes les parties soient prêtes. Fait rare dans ce genre de procédures tardives : deux accusés sont encore en vie.

« On nous a expliqué qu’ils avaient plus de 80 ans. Nous n’aurions pas dû avoir à attendre aussi longtemps parce que beaucoup de personnes impliquées sont décédées et ont ainsi pu échapper à la justice. Cela montre à présent l’urgence de la situation parce que ma mère, elle-même, a plus de 80 ans et elle a commencé ce combat, lorsqu’elle avait 30. Aujourd’hui, c’est donc une étape importante et nous ferons tout notre possible pour obtenir justice », a ajouté le fils aîné de l’activiste Steve Biko.

Pour Steve Biko, mais aussi pour Ahmed Timol ou pour le Cradock Four, à chaque fois, c’est le combat des familles qui a permis la réouverture d’enquête et la tenue de procès, plusieurs décennies après les faits.

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