Mali: Football – Hamari Traoré, la joie au Paris FC, l'amertume du pays

Pour son premier match officiel avec le Paris FC, contre Brest ce week-end, Hamari Traoré pourrait retrouver son coéquipier en sélection, Kamory Doumbia. Des retrouvailles douces-amères pour Traoré, un capitaine privé des Aigles du Mali depuis plus d’un an.
C’est un sourire lumineux et des yeux qui brillent qui éclairent le visage de Hamari Traoré à l’évocation de Kamory Doumbia, qu’il pourrait croiser sur le terrain dimanche à l’occasion de Brest-Paris FC comptant pour la 4e journée de la Ligue 1.
Débarqué dans le club parisien aux dernières heures du mercato, le latéral droit malien, qui « se sent bien » pour jouer, transpire l’excitation de retrouver un coéquipier avec lequel il a partagé la sélection pendant des années.
« Cela fait toujours plaisir de retrouver ses compatriotes, et surtout là, c’est Kamory, un gars magnifique. On était ensemble à l’académie Jean-Marc Guillou. Je l’ai connu très jeune et aujourd’hui, c’est un immense plaisir de le voir à ce niveau. Et aussi de porter haut les couleurs de notre pays. Quand on parle de Kamory, on parle du Mali, et je suis très content et très fier de ce qu’il est en train de faire. Je pense qu’il va réussir une grosse saison, mais j’espère qu’il ne sera pas bon dimanche, comme ça, on pourra gagner. »
Suivez-nous sur WhatsApp | LinkedIn pour les derniers titres
Hamari Traoré est revenu là où tout a commencé, en Europe, pour lui qui a signé au PFC, alors en National, son premier contrat après avoir débarqué de son Mali natal. Aujourd’hui, il revient dans le club parisien, lesté d’un parcours solide qui l’a vu évoluer et gravir les échelons à Reims, Rennes et Real Sociedad.
« J’ai un rôle de guide, de grand frère à jouer, et il y a plein d’autres joueurs qui peuvent être dans ce rôle-là. Moi, si je peux conseiller, je le fais avec grand plaisir. C’est dans ma nature d’aider, de me rapprocher de mon prochain et d’essayer de lui donner les conseils par rapport à mon vécu ».
Malheureusement, ce rôle, il ne peut plus le tenir en équipe nationale du Mali où il détenait le brassard de capitaine. Depuis juin 2024, en effet, l’ex-joueur de Rennes est suspendu par sa fédération pour avoir dénoncé la « mauvaise gestion » de leur sport par leurs dirigeants et le manque de professionnalisme de ces derniers. Le joueur de 33 ans paye surtout le fait d’avoir été en première ligne dans ce combat en tant que capitaine.
S’il ne regrette rien, Hamari avoue que les Aigles lui manquent tout de même. « Je suis Malien, répète-t-il, et tout Malien rêve de défendre les couleurs de son pays. C’est une fierté pour moi, que ça soit avec le Mali ou ici, de défendre les couleurs de mon pays. Je défends le Mali, je défends ma famille, les Traoré. J’essaye d’être un exemple pour les jeunes du Mali et pour les jeunes d’ici ».
Pour le « grand frère » Prince Oniangue, aujourd’hui chargé des U16 du PFC et avec qui il a évolué à Reims, « c‘est une grosse perte pour le Mali » de ne pas compter dans ses rangs Hamari Traoré.
« Moi aussi, je suis quelqu’un qui dit les vérités, qui dit les choses. Et c’était pareil avec Hamari. On dit les choses dans le but de faire évoluer, de faire avancer, explique l’ex-international du Congo-Brazzaville. C’est une grosse perte, sur le plan national et international. Nous, à la formation, on a des jeunes binationaux, la situation de Hamari peut avoir des répercussions énormes sur eux dans leur choix de sélection plus tard. »