Mali: l’ONU demande la libération du militant El Bachir Thiam enlevé en mai par la sécurité d’État

Au Mali, les Nations unies, par la voix d’experts indépendants sur les droits humains, demandent la libération d’El Bachir Thiam. Ce jeune militant de Yelema, parti dissous il y a plus de quatre mois comme toutes les organisations politiques du Mali, a été enlevé par la sécurité d’État le 8 mai. Il est détenu depuis dans un lieu inconnu. Les experts mandatés par l’ONU demandent aussi la libération de toutes les autres personnes victimes de disparitions forcées ou de répression politique.

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Eduardo Gonzalez, expert indépendant sur la situation des droits humains au Mali, déplore, au micro de RFI : « On n’a pas d’information sur la situation de M. Thiam, ce qui pose question sur son intégrité physique. L’épouse de M. Thiam a déposé une plainte, les amis de M. Thiam ont publié des communiqués. Mais, même après cette plainte et ces communiqués, nous n’avons aucune information de la part des autorités. »

Aucune procédure judiciaire n’a été initiée, et El Bachir Thiam reste détenu en-dehors de toute légalité, dans un lieu tenu secret. « Cela fait déjà plus de quatre mois que M. Thiam a disparu, rappelle l’expert indépendant mandaté par les Nations unies. Il a critiqué ce qu’il appelle « la transition infinie » le 7 mai, et le 8 mai il a été enlevé. M. Thiam est un militant politique du parti Yelema, dirigé par l’ancien Premier ministre Moussa Mara ».

« La disparition forcée est un crime horrible »

Moussa Mara est lui-même emprisonné depuis le 1er aout, dans l’attente de son procès, après avoir écrit sur les réseaux sociaux vouloir se battre « par tous les moyens » pour que « le jour » succède à « la nuit ».

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« Moussa Mara est détenu pour avoir exprimé son opinion, affirme encore l’expert sur les droits humains. Donc il y a une tendance de répression dirigée contre les personnes perçues comme des opposants ».

« La disparition forcée est un crime horrible, souligne Eduardo Gonzalez au sujet d’El Bachir Thiam et des autres personnalités enlevées par la sécurité d’État. Pas seulement contre la personne directement affectée, mais aussi contre la famille et les proches. C’est un mécanisme qui permet de semer la terreur. C’est inacceptable pour les autorités d’utiliser ce type de répression ».

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Parmi les acteurs de la société civile toujours arbitrairement détenus, selon les défenseurs des droits humains, on peut citer le militant anti-corruption Clément Dembélé, l’influenceuse et ménagère « Rose vie chère », ou encore Youssouf Bathily, dit « Ras Bath », chroniqueur radio et militant du Collectif pour la défense de la République.

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