L’Éthiopie inaugure son Grand barrage de la Renaissance sur le Nil, l'Égypte proteste auprès de l’ONU

L’Éthiopie, après quatorze ans de travaux, a officiellement inauguré mardi 9 septembre 2025 son Grand barrage de la Renaissance (Gerd) sur le Nil. Il est présenté comme plus grand ouvrage hydroélectrique d’Afrique et une « grande réussite pour toutes les populations noires », a célébré le Premier ministre éthiopien, malgré les tensions générées avec les pays en aval. L’Égypte a réagi en adressant une lettre de protestation au Conseil de sécurité des Nations unies, qualifiant le Gerd de « mesure unilatérale violant le droit international ».

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Salué en Éthiopie mais critiqué par ses voisins, notamment l’Égypte, le Grand Barrage de la Renaissance (Gerd) a été inauguré en fin de matinée mardi 9 septembre 2025. Cette immense barrière de béton sur le Nil, de 1,8 kilomètre de large et 145 mètres de haut, est présentée par les autorités éthiopiennes comme le plus grand ouvrage hydroélectrique du continent. Elles comptent bien en faire un important vecteur de développement.

Le méga-barrage a été inauguré en présence d’un parterre de chef d’États, venus uniquement des pays situés au sud de l’ouvrage. Sous un drapeau aux couleurs de l’Éthiopie, avec en toile de fond l’immense ouvrage, le président djiboutien Ismaïl Omar Guelleh, son homologue kényan William Ruto – tous deux des fidèles alliés d’Addis Abeba – ont inauguré cet ouvrage hors du commun.

À la tribune, William Ruto a salué le travail accompli par le Premier ministre éthiopien Abiy Ahmed : « Je m’adresse à vous comme à un frère. Continuez à faire ce que vous faites : de bonnes choses. Car notre futur dépendra ce que l’on fait, de la vision que nous portons, des espoirs de nos peuples que nous transformons en réalité. »

Doubler la production d’électricité

Dans son discours, en amharique, Abiy Ahmed a indiqué : « Le barrage sur le Nil est une grande réussite non seulement pour l’Éthiopie, mais un exemple brillant pour toutes les populations noires. » Avant de s’adresser à l’Égypte et au Soudan qui craignent, à terme, des pénuries d’eau. « Pour les pays en aval du barrage, cela n’affectera en rien votre développement », a assuré le Premier ministre.

Le Grand barrage de la Renaissance doit permettre à l’Éthiopie de doubler sa production annuelle d’électricité pour alimenter le pays, mais aussi en vendre à ses voisins. Abiy Ahmed a estimé les retombées possibles à un milliard de dollars par an.

Le mégabarrage est l’un des rares sujets faisant l’unanimité dans ce pays de la Corne de l’Afrique déchiré par plusieurs conflits armés. Ces derniers sont encore actifs dans les deux régions les plus peuplées du pays, l’Amhara et l’Oromia.

Protestations égyptiennes

Dans une lettre adressée au Conseil de sécurité des Nations unies, l’Égypte proteste et accuse l’Éthiopie de tenter de donner « une fausse couverture d’acceptation et de légitimité » au barrage, a indiqué le ministère égyptien des Affaires étrangères dans un communiqué. Il a ajouté que Le Caire se réserve le droit de prendre « toutes les mesures autorisées par le droit international et la Charte des Nations unies » pour défendre « les intérêts existentiels de son peuple ».

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